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Voyage au Japon, les premiers pas

Premiers Pas

初めて

3 Janvier 2017

Du hublot de l'avion je vois la mer défiler. Les icebergs qui flottent dans la mer ressemblent à des îlots de mousse flottant dans une baignoire. Et puis la terre. De cette hauteur je ne peux que vaguement distinguer quelques reliefs. Le Japon. Terre inconnue que je connais si bien. Terre de fiction à présent bien réelle. Loin d'être incollable sur les mangas, pas au fait des dernières tendances de la J-Pop, encore moins familier avec les jeux vidéos, la culture rayonnante du pays du soleil levant ne m'a pour autant pas épargné. Et sous le ailes de cet avion se cache le véritable Japon. A quoi peut-il ressembler ? Vais-je croiser la route d'un gamin en culotte courte résolvant des meurtres sur un air saxophone ? Serais-je hanté par des fantômes exsangues aux cheveux noirs et lisses plus longs que leurs bras ? Découvrir, en bord de mer, une petite fille poisson aux pouvoirs magiques ?

L'avion s'approche du sol. J'aperçois des champs, des routes, des voitures. La piste d'atterrissage se rapproche... Me voilà devenu étranger.

Sortie de la gare. Nippori station. 16h. Il ne reste plus que quelques vagues lueurs de jour à l'horizon. Incompréhension. Pourquoi le jour se couche-t-il si tôt ? L'environnement est urbain, assez peu hospitalier ; une sortie de gare. Je suis perdu, j'ai beau regarder le plan que j'avais imprimé à l'avance, pas la moindre idée de la direction qu'il me faut prendre pour trouver mon hôtel. Un homme d'une quarantaine d'années fume une cigarette, appuyé à une barrière. Je m'approche de lui et tente quelques mots de japonais pour demander mon chemin. Il comprend tant bien que mal ce que je lui dis ; je ne comprends pas sa réponse, mais, les gestes aidant, je devine qu'il me faut aller vers la gauche.

Suis-je vraiment sûr d'avoir bien compris ? Mon plan commence à s'abîmer à force d'être plié et rangé de moins en moins soigneusement dans mon sac. Je ne m'y retrouve pas, et je commence à ressentir la fatigue de mes trop nombreuses heures d'avion. Je voudrais juste m'allonger dans un lit. Les rues sont presque désertes, silencieuses. Je demande à nouveau mon chemin à quelques reprises.

Une lumière rouge attire mon regard. Un petit sanctuaire, entre deux bâtiments modernes. Je m'arrête un instant, fasciné par l'ambiance qui s'en dégage. Mes yeux se perdent dans ces lettres que je suis incapable de déchiffrer. Un jour peut-être, ces dessins deviendront des lettres, et leur sens caché m'apparaîtra comme évident. Mais l'inaccessibilité au sens les chargent pour l'heure d'une mysticité bien plus forte.

Je reprends la route, trainant ma valise trop lourde derrière moi. Et voilà qu'au détour d'une rue, d'autres lumières. Blanches cette fois. Une véritable arche me souhaite la bienvenue. Yanaka Ginza. Mon hôtel n'est plus très loin, et je me sens chez moi. Je suis chez moi... pour les trois prochains mois.

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